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  • Marie-Anne Lorgé

Un été sans tongs

A Neimënster (CCRN, Centre culturel de rencontre abbaye de Neumünster) comme à Dudelange (Centre culturel régional Opderschmelz), à défaut de préparer les parasols, on invite les étoiles.


Les soirs d'été seront chauds, à la météo d’éviter de comploter, de sauter entre nuage et azur pour finalement ne faire que du vent. Avec le temps… il paraît que les menteurs deviennent meilleurs. Qu’en disent les arts ?


Pour le dramaturge français Florian Zeller, y a pas de doute, «vérités et mensonges font partie du théâtre et de ses ressorts». La preuve précisément avec la pièce Le mensonge… à l’affiche du Kinneksbond, Centre culturel Mamer, à partir du 16 juin (infos & réserv.: www.kinneksbond.lu).


Sauf que le mensonge est un débat autrement vaste. D’ailleurs, tel que mis en abîme dans l’expo Broken Secrets, à Neimënster, il n’a rien de théâtral, ou alors, c’est que le théâtre est bien le miroir du monde. Et que ce qui gangrène la sphère privée (la pièce se cantonnant, elle, à l’espace du couple), n’est qu’une version minuscule des engeances – historico-politiques – qui manipulent l’humanité.



Et donc, concrètement, quid de Broken Secrets ? Eh bien, du 12 juin au 11 juillet, c’est une exposition – proposée par la plateforme européenne Parallel – qui soulève par le biais de la photographie contemporaine, la méfiance et la tromperie.


Les quatre jeunes photographes qui s’y collent – Georgs Avetisjans, Yuxin Jiang, George Selley et Negar Yaghmaian – explorent la façon dont les secrets sont confiés et gardés. Au-delà de leurs visions très personnelles de la vérité et du mensonge, l’expo «embrasse également des questions plus larges liées au militarisme, aux migrations et à l'oppression, des thématiques dans lesquelles la réalité est mise à jour pour révéler les secrets du quotidien».


Explication par l’exemple, avec George Selley et son oeuvre Exploitation humaine (Londres, 1993) – photo ci-dessus –, «un collage réalisé à partir d'extraits du manuel de formation de l'armée américaine et des images de l'Amérique latine, réalisées par deux géographes américains du XXe siècle. Par ce biais, il dénonce la manipulation des jeunes soldats, envoyés en première ligne pour perpétrer des crimes».


En tout cas, Broken Secrets (vernissage le 11/06, à 18.00h) est le prélude à Neimënster d’une programmation traversée par la transgression. Du moins si l’en juge par la pièce Le dernier ogre, qui est une critique du hipster en mode drôle, mise en mots par le conteur-slameur Marien Tillet, en images (live painting) par le scénographe et dessinateur Samuel Poncet, et en sons (live) par le musicien et guitariste Mathias Castagné.



Le dernier ogre (en photo), spectacle coup de poing qui «nous interroge sur nos choix de société», s’adresse aux familles: c’est lui qui, le 26 juin (20.30h), inaugure «Bock op», le festival estival qui a pour décor les belles falaises du Grund et qui, cette année encore, crise sanitaire oblige, se sert en version intime.


Et donc, «Bock op…. méi intim», du 26 juin au 25 juillet, c’est une foultitude de concerts en plein air sur le parvis de Neimeinster, «des concerts pas particulièrement dansants, plutôt indie avec liens soul et jazz», ventilés en différentes formules.


Pas simple de s’y retrouver, mais notez déjà le concert de Luwten (le 9 juillet) dans la section «Forward», Edsun (le 10 /07) au rayon des «Cartes blanches», où figure aussi Nicole Bausch, alias Nicool (le 20/07), qui, du reste, est l’une des quatre artistes associés en résidence de Neimënster, et «Pause», qui reprend la tradition des apéros jazz du dimanche matin.


La nouveauté de «Bock op... méi intim», c’est son volet jeune public, avec l’accueil du Big Bang Festival qui, les 3 et 4 juillet, va transformer le site en un terrain de découvertes et de jeux pour les enfants, à partir de 5 ans. Créé par Wouter van Looy et la compagnie belge Zonzo, le Big Bang Festival – qui fête cette année son 25e anniversaire est un grand cirque musical «de très haut niveau, sans l’aspect pédagogique», perfusé par des spectacles interactifs, des installations intrigantes, des expérimentations sonores. Ce labyrinthe musicalo-visuel va notamment compter sur la participation de l’Orchestre de Chambre du Luxembourg.


Et puis, tel un couteau suisse, «Bock op... méi intim» comprend aussi des expos. Dont Espace et désir, un projet de l’artiste d’origine espagnole Álvaro Marzán qui «propose une passerelle entre les mondes physique et métaphysique, extravagant pour l’un et mystérieux pour l’autre» (du 6 juillet au 28 septembre).


Partant d’Álvaro Marzán, je signale que fidèle à son credo, «l’art a besoin de temps et d’espace», Neimënster accueille quatre artistes associés en résidence, formule providentielle – répartie sur deux périodes: deux mois en 2021 et quatre autres mois en 2022 – permettant aux créateurs de poursuivre leurs travaux de recherche en toute quiétude, accompagnés qu’ils sont tout au long de leur processus. S’y collent donc Álvaro, et Pol Belardi, jeune compositeur et multi-instrumentiste luxembourgeois, ainsi que la rappeuse Nicool en tandem avec le metteur en scène Dan Tanson. Ces artistes rejoignent la danseuse et chorégraphe Anne-Mareike Hess, première artiste associée de Neimënster.



A Dudelange, le festival «Ënnert dem Waassertuerm» initié en 2020 remet le couvert, métamorphosant quelques semaines durant, le parking du Centre opderschmelz et du CNA (1 rue du Centenaire) en un lieu de fête à ciel ouvert, «avec comme toile de fond la friche industrielle et l’impressionnant château d’eau auquel ce nouveau festival doit son nom».


Tout commence le 17 juin avec l’incontournable Fête de la Musique, qui en est à sa 28e édition et dont le coup d’envoi sera donné par Cali présentant son nouveau projet Cavale, escorté par son groupe au complet.


Comme le veut la tradition de la Fête de la Musique, la scène fera aussi place à des musiciens émergents et locaux, et c’est ainsi que l’on va retrouver la rappeuse Nicool, hormis un concert d’hommage rare du groupe Portobello, sans compter Zero Point Five, Dëppegéisser, A-Drew, After Tank, et Ensemble Vocal Cantus Gaudium, et les Amis de l’Orgue.


Et des soirées dédiées aux fondus de jazz (Kyle Eastwood, Jaimie Branch, Belmondo Quintet, Reggie Washington) et du folk – et même du «dark folk» avec ROME – et encore du rap au féminin (avec Nura) et des rockeurs (Jupiter Jones, Campino).


Au tout s’intègrera la musique celtique, puisque le festival est aussi le lieu du retour du Zeltic, légendairement printanier.

Mais la fête ne serait pas complète sans les écrans, championnat UEFA Euro 2020 oblige. Heureux donc les footeux. Tout autant que les petits et grands cinéphiles, à qui le Centre national de l’audiovisuel (CNA) promet des projections à ciel ouvert de films récents et classiques.


Enfin, la veille de la Fête Nationale, sur fond de sons Pink Floyd, «Ënnert dem Waassertuerm» accueillera le concert atmosphérique et spectaculaire du groupe echoes (photo ci-dessus).


Food trucks et stand de boissons sous les étoiles. Places de parking gratuites disponibles sur la piste Skaterpark, au Hall Fondouq et sur la Place Jean Fohrmann.

Infos et prévente: www.opderschmelz.lu

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