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Marie-Anne Lorgé

Talents croisés et autres perles

En juin, les concerts s’égosillent en plein air.

Après Usina à Dudelange et les Francofolies à Esch, juste avant la 22e Fête de la Musique (du 16 au 21 juin, plus de 200 concerts à travers tout le pays, dont à Dudelange, là, le 17 juin, tablez sur 60 concerts répartis en 14 lieux de la ville, avec Stephan Eicher et K’S Choice en têtes d’affiche sur la Place de l’Hôtel de Ville) et Siren’s Call le 24 juin à neimënster, sans oublier la Block Party que les Rotondes organisent le week-end des 24 et 25 juin pour fêter les 50 ans du hip-hop, après, donc, cette délirante salve musicale, les oiseaux ne savent plus où donner de la tête, ni du trille.


Du coup, au seuil des grands festivals de l’été et autres déferlantes de cigales, je vous propose une vivifiante balade à pas lents dans la couleur, de Luxembourg à Trèves en passant par la Lorraine gaumaise: côté cour et côté jardin, il est notamment question de traces, avant tout de qualité humaine.


En chemin – idéal bon plan de saison –, petit détour aussi sur un prix d’art et même (sans sueur) sur une course… de fonds.



Combiner bain de vert et bain artistique, c’est possible (et même vivement conseillé) à Montauban-Buzenol, sur le site du Centre d’art contemporain du Luxembourg belge (CACLB), avec Mimamoru, une expo jouissive, d’une grande liberté de ton, qui convoque 5 artistes plasticiens atypiques, perméables au hasard et attentifs à ce qui fait communauté – je vous en parle ci-en bas.



Sinon, dans l’ombre volubile des cimaises, Sandra Lieners, artiste luxembourgeoise lumineuse, extrait de l’espace public des traces qu’elle sublime en une peinture aussi gestuelle qu’abstraite – je m’y attarde ci-après: ça se passe chez Fellner contemporary (visuel ci-dessus), galerie contiguë à l’espace Projects de la galerie Nosbaum Reding, là où la jeune peintre française Gladys Bonnet arpente Les interstices de la mémoire, faisant émerger des paysages en des huiles miniatures que ne renierait pas Edgar Allan Poe.



Ruine de maison perdue dans une forêt réduite à une grappe d’arbres morts dans une lumière de jour mourant (visuel ci-dessus: Ruine dans un marais, huile 4 x 3,7 cm): flottent une atmosphère de Grand Meaulnes et un esprit – mâtiné (en vrac) de Victor Hugo, de Magritte et de surréalisme - qui convoque un ailleurs, une nostalgie.


La maison, c’est le terrier de Gladys Bonnet, c’est sa bibliothèque, ce réservoir de livres d’où s’échappent des récits étranges, habités par des grottes, des lacs (verts ou des merveilles) et quelques rares personnages, leurs fantômes (incarnant la fragilité du souvenir), leurs corps endormis (pour toujours?), motifs réels ou symboliques poétisés par une lumière mélancolique, lieu d’un imaginaire prompt à dissoudre ce qui dans la réalité n’est pas supportable.


Tout juste sortie de l’école, Gladys, née à Mougins en 1999, et dont c’est la première expo monographique, travaille sur du bois… qu’elle apprête comme une toile, avec de la colle de peau de lapin et du blanc de Meudon. Sur son chemin intérieur, l’artiste sème ainsi ses cailloux blancs, autant de petits supports portables, ou potentiellement voyageurs, au format de dé à coudre, de gomme ou de timbre-poste. Alors que l’œil se rétrécit, le regard s’échancre.


Et on plonge… dans cette écriture plastique du temps qui a la force émotionnelle et philosophique du conte. Le récit est beau, d’intimité et d’errance. Et on se dépêche, l’expo expire ce 17 juin – infos: Nosbaum Reding Projects, rue Wiltheim, Luxembourg, du jeudi au samedi de 11.00 à 18.00h, www.nosbaumreding.com


Ce qui est aussi en passe de se terminer (le 18 juin), c’est l’expo collective internationale titrée Schengen: 120 artistes se sont penchés sur le sujet avec comme résultat un format 19 x 29 sur papier – outre des invités spéciaux avec plusieurs œuvres: Anne Heyvaert (Espagne), Chantal Hardy (Belgique), Halfdan Halbirk (France) et Jan Danebod (Danemark). A voir à la Valentiny Foundation, à Remerschen. Encore ce jeudi et vendredi de 15.00 à 18.00h, et samedi + dimanche de 14.00 à 18.00h. On se bouge…



Retour à Luxembourg. Dans la galerie Hans Fellner. Totalement investie par l'univers de Sandra Lieners, une artiste désormais majeure de la scène luxembourgeoise.


D’entrée de jeu, des grands pans abstraits installés en diptyques, l’un plutôt rouge, l’autre noir et blanc. Puis, on descend, dans l’espace voûté: sur le revêtement blanc du sol, de la poussière de charbon ou de graphite, que chacun, en déambulant, foule du pied, faisant ainsi naître, sans calcul, d’aléatoires lignes, courbes, arabesques: serait-ce que le quidam devient artiste éphémère d’une oeuvre qui l’est tout autant? Ce serait assurément pousser le bouchon, mais en incitant la participation du public, l’idée de Sandra, c’est de nous sensibiliser au processus de création.


Plus qu’à l’œuvre finale, Sandra accorde de l’importance aux gestes créatifs et aux matériaux – en cela, elle est une (pas si lointaine) héritière du mouvement Supports/Surfaces (au demeurant bref, de 1969 à 1972), avec des pointures comme Viallat et Saytour, leurs châssis sans toile, et leur récup’. En tout cas, dans son œuvre Melt, Sandra recourt, de fait, à du «ready made», une plaque ondulée bitumée, qu’elle associe à une autre plaque tout aussi ondulée mais en polycarbonate transparente, faisant tout au long et en travers dégouliner des coulées noires, comme… une pluie de suie sur un porte de garage.


Sauf que l’objet de la peinture de Sandra, ce n’est pas la projection mentale, ce n’est pas notre interprétation possible ou probable, mais les ruptures de formes et de couleurs qui y sont opérées. «L’essence de la peinture va beaucoup plus loin que le résultat final», dit-elle.


Pour autant, interrogeant notre perception, Sandra explore une réalité ordinaire, pas forcément more, à savoir: les murs; là, dans les espaces publics d’ici et d’ailleurs, dont à New York (la marche fait partie… de la démarche), elle zoome sur l’œuvre du temps qui lézarde, souille. C’est ce langage du temps, son esthétique, qu’elle met à nu dans ses toiles, tout en y perfusant le sien, ici de la pixellisation (du flou), là du sfumato (du brouillard), de quoi combler une dimension qui lui est chère, l’ambiguïté.


«Je veux transmettre ce que ça signifie d’être peintre», dit Sandra. C’est pourquoi, parallèlement, elle ouvre la porte de son atelier, là où sur des morceaux de coton, s’accumulent en pagaille les couleurs, les coups de pinceaux: sa main fait œuvre, tout comme le temps. Et ces traces, elle les insère, tissus inclus, dans la toile; clairement/concrètement, ces ajouts, qu’elle appelle «témoins», sont cousus au point droit sur la toile. Cqfd, la superposition – de techniques, de matières, de gestes, de temporalités – est cette autre dimension chère à l'artiste, dans la priorité qu’elle accorde au processus de création.

Dans les ajouts, il y a, parfois, celui du nuancier, cette petite bande textile où Sandra applique un échantillon de peinture, des tons qu’elle a utilisés. Ce qui a paradoxalement le don d’enrichir la composition d’un supplément… d’émotion. Toujours est-il, au final, que même dans les noirs, la lumière gicle…


Ah oui, outre les toiles, il y a notamment des parties de tubes de peinture transformées en sculptures murales, ce qui «témoigne également d’une volonté de faire participer indirectement le spectateur aux processus de production artistique».


En tout cas, si Sandra décèle la beauté dans le prosaïque, dans le même mouvement, c’est par le geste pictural que le prosaïque se trouve sublimé.


Enfin, info d’importance, le récent livre de Sandra Lieners, Monographie rétrospective, est disponible à la galerie, Fellner contemporary (2 rue Wiltheim à Luxembourg), où son expo abstract/extract reste accessible jusqu’au 15 juillet – www.fellnercontemporary.lu



Avec les galeries Hans Fellner et Nosbaum Reding, même quartier, celui du Marché-aux-Poissons, précisément, celui du Nationalmusée um Fëschmaart, ou MNAHA (Musée national d’archéologie, d’histoire et d’art) qui, ce 15 juin, lance sa nouvelle campagne de crowdfunding (action de mécénat participatif) autour d’un tableau d’un artiste luxembourgeois, à savoir: Le champion (1932), de Joseph Kutter qui représente Nicolas Frantz, le double vainqueur du Tour de France en 1927 et 1928 (visuel ci-dessus).


C’est donc pour sauvegarder cette œuvre dans ses collections que le musée lance, avec le précieux concours du Fonds culturel national (Focuna), une campagne de souscription invitant chaque citoyen à entrer dans la course afin de permettre d’atteindre d’ici la fin d’année la mise fixée, soit 100.000 euros. Une course de fonds boostée par la participation de trois sportifs de haut vol et vedettes du cyclisme luxembourgeois: Christine Majerus, Andy Schleck et Fränck Schleck, qui ont spontanément accepté de mettre leur image au service de la campagne muséale.




Tout schuss sur le Prix d’art Robert Schuman, accueilli cette année à Trèves et dont le lancement a eu lieu ce 11 juin, avec annonce du lauréat lors du vernissage. En l’occurrence, c’est une lauréate. A savoir: Lisa Kohl.

«L’analyse et l’exploration de contextes migratoires, de frontières et de non-lieux de vie et de survie font partie de la recherche artistique de Lisa Kohl». «Sa démarche repose sur une vision politique et poétique du territoire et de la transition: mers, déserts, installations portuaires, campements, lieux désaffectés». Il s’agit de capter les traces en révélant l’ombre, l’errance, et «en traçant un fragile liseré entre le visible et l’invisible, la présence et l’absence». Liées à des situations et à des lieux, ces interventions de Lisa, entre séries photographiques, installations sculpturales et performances vidéos-sonores, «renvoient à notre mémoire collective, aux espaces qui habitent le sensible, le désir et le vécu» – visuel ci-dessus.


Pour rappel, décerné tous les deux ans et doté de 10.000 euros, le Prix d’art Robert Schuman donne un aperçu de la scène artistique actuelle des villes-membres du réseau QuattroPole, regroupant Luxembourg, Metz, Sarrebruck et Trèves, et présente les artistes émergents de la Grande Région. Quatre curatrices et curateurs désignent chacun quatre artistes pour leur ville, donc, pour Luxembourg, Lisa Kohl, Tessy Bauer, Anni Mertens et Roland Quetsch étaient en lice.

Cerise sur le gâteau, doté de 10.000 euros, ledit Prix d’art Robert Schuman, considéré comme le plus important prix d'art contemporain de la Grande Région, est assorti d’une expo, visible jusqu’au 20 août au Stadtmuseum Simeonstift (Simeonstraße 60 à Trèves) du mardi au dimanche de 10.00 à 17.00h.


L’occasion est belle de continuer notre route. Jusque Sarrebruck, pour SaarART 2023, événement conçu pour la première fois comme un projet artistique transfrontalier, baptisé «Au rendez-vous des amis», exposé dans11 lieux d'art sarrois, du 16 juin au 17 septembre. Avec «l'identité», «l'isolement» et «l'éphémère», aussi la définition et la construction de la «beauté» au coeur des préoccupations abordées dans les œuvres et installations in situ des 62 artistes sélectionnés, dont les Luxembourgeois Krystyna Dul, João Freitas, Suzan Noesen, Birgit Thalau et Serge Eckerinauguration le 16/06, à 19.00h, à la Moderne Galerie du Saarlandmuseum.


Mais SaarART 2023 se déploie aussi, parallèlement, à Berlin, à la Saarländische Galerie, où l’on retrouve Serge Ecker exposant Fragments of Unbecoming, une nouvelle pièce qui parle de l’incendie en 2017 de la Grenfell Tower à Londres (vernissage le 22 juin, 20.00h), et c’est encore Serge Ecker que l’on retrouvera à Esch, en résidence artistique à la Squatfabrik, à partir du 4 septembre.


Et puisque je parle d’Esch-sur-Alzette et de résidence, je vous signale que Serge Wolfsperger, acteur-auteur-réalisateur, séjourne actuellement en écriture à la Kulturfabrik, jusqu’au 24 juin, le temps de peaufiner L’enfant-soldat, un projet inspiré de la vie d’Oumar Kouyaté, chanteur et musicien guinéen. La création est prévue en 2025, mais le samedi 24/06, à 17.00h, au café Ratelach de la Kufa, le public est convié à une petite «Jam session» entre la Kora de Oumar Kouyaté et des bribes de cette pièce que Serge coécrit avec Zarina Khan, auteure et philosophe œuvrant sur divers terrains de l’enfance meurtrie (qui lui a valu une nomination pour le Prix Nobel de la Paix en 2005).


Projet mis en musique par Nigji Sanges, en espace par Marco Godinho, en scène par Serge Wolfsperger sous le regard d’Andreas Wagner – à cocher illico dans votre agenda !



L’escapade se termine dans un vert mythique et magique, celui de la forêt qui, au cœur du site de Montauban-Buzenol, ensemence les partitions artistiques bouturées par le CACLB (Centre d’art contemporain du Luxembourg belge), une structure d’expo (baptisée Espace René Greisch) composée d’une superposition de containers maritimes vitrés, voisine d’une petite maison blanche, l’ancien bureau des forges, qu’un ruisseau grignote depuis des siècles.


Le ruisseau, c’est un peu lui, le fil inspirateur de Mimamoru, un mot-concept japonais, sans équivalent en français, sauf peut-être pour désigner le cercle, ce symbole qui «rend manifeste les liens invisibles qui nous relient» et qui, à l’évidence, a fédéré les pratiques, expérimentations et rencontres inattendues des 5 artistes convoqués sur le site.


Et le résultat est déboussolant, tout à la fois émouvant et étonnant, plein comme un oeuf d’inventivité, d’altruisme, de cheminement intérieur tout autant que d’associations d’idées, de sensations nées d’observations. Dans Mimamoru, mieux qu’une expo, un laboratoire solaire de l’art salutaire, épure et foisonnement cohabitent, tout comme le temps et le ruisseau qui coule, l’homme et son jardin, l’individu et le monde à l’échelle de la famille.

Visite.


Ikue Nakagawa est née au Japon – le Mimamoru, elle connaît. Ikue est chorégraphe et danseuse mais c’est en dessins qu’elle se raconte, là, au rez-de-chaussée du petit bureau des forges, un espace blanc. A hauteur de regard se déploient des petites feuilles de papier tout aussi blanc, des pages d’une sorte de journal de intime, où en fins tracés noirs, des silhouettes stylisées miment des situations induisant des ressentis divers, doute, protection, empathie. Ce sont les intimes ressentis de l’artiste, qu’elle traduit ainsi dans un délicat corpus imagé. Ikue est pleine des autres – de minuscules créatures grouillant dans tout son corps –, elle est aussi unique et multiple à la fois – débout, seule, devant une ombre démultipliée –, et nous offre en toute humilité/simplicité un petit florilège graphique censé éclairer ou dégoupiller notre perception/ représentation de soi et de nos relations à l’autre.


Même lieu, au grenier. Obscurité. Trouée par un troublant maillage fluo, par des colonnes réalisées au stylo 3D, de magnifiques dentelles de filaments, de frêles corps tubulaires ajourés, une métaphore de forêt ou de groupe d’individus, émergeant dans la nuit et se repérant/retrouvant comme des lucioles, mais autant de dessins dans l’espace, qui se mesurent à l’architecture et au temps.

Une installation merveilleusement immersive que l’on doit à Mélanie Vincent, qui vit/travaille à Bruxelles et qui, dans le premier (et totalement opaque) container de l’Espace René Greisch, présente une autre installation, tout aussi hypnotique, à l’allure de fragment interstellaire, sinon de morceau d’abysses, en tout cas, une mystérieuse flaque noire en plexi où flottent de façon aléatoire des espèces de micro-organismes fluo/phosphorescents: Dust, un microcosme du fond des âges ou la poussière du monde d’après?


Au dernier étage de l’Espace Greisch, retour au ruisseau. Avec Nina De Angelis, née le 5 juin 1987 «mais quand on me demande d’où je suis, je dis que je ne sais pas», qui a longuement écouté/observé les mouvements particuliers de l’eau pour finalement interpréter en une large, vive et noire peinture gestuelle, à même le mur (blanc), donc in situ, ce que le ruisseau avait laissé en elle. Contemplation, méditation.


Entre Mélanie et Nina, donc au deuxième étage, un artiste inclassable, Samuel Trenquier, originaire du Gabon, qui gouache sur un support inédit, des feuilles de papier à cigarette, à l’aise en dessin, peinture, textile, couture de sequins incluses. Samuel, un rayon de soleil, un résistant à la sinistrose, un sosie de Robinson Crusoé dont le jardin luxuriant, une cosmogonie déjantée, convoque en les hybridant des trésors de formes, de couleurs, de volumes et de matières, où faune, flore et objets (emprunts vagues aux traditions populaires d’Afrique ou d’Amérique centrale) caracolent faussement naïvement dans un voyage imaginaire, vers des continents ou îles encore à inventer… mais qui peut-être ont maille à partir avec des terres d’enfance, leur manque, ou avec une équilibre précaire à restaurer.


Samuel enfante un désordre des choses, du cocasse, un processus de réconciliation avec la nature, une philosophie de vie aussi – et c’est tout autre chose qu’une fuite – inspirée de Vendredi ou les limbes du Pacifique de Michel Tournier.

C’est une explosion, un manifeste du bonheur pluriel, une nouvelle mythologie, de quoi faire le plein des sens – visuel ci-dessus: Samuel Trenquier, La bataille des cookies, gouache sur papier à cigarette 19 x 27 cm. Collection privée.


Et tout n’est pas dit de Mimamoru, qui essaime à l’extérieur, sur ce que l’on appelle le site haut, là où dort le musée lapidaire, là où Gauthier Pierson dresse des hampes, coiffées de couvertures de survie en guise de drapeaux, du polymère d’urgence, à la fois résistant et miroitant, chahuté par un vent qui dit la migration, celle des hommes et leur besoin de protection, d’orientation, tout comme les oiseaux.


Infos:

CACLB – site de Montauban, Buzenol (commune d’Etalle, à 19 km d’Arlon): Mimamoru, expo à vivre jusqu’au 27 août, en juin: samedi et dimanche de 14.00 à 18.00h ou sur rdv; en juillet-août: du mardi au dimanche de 14.00 à 18.00h. Beau programme d’événements corollaires. Tél.: ++32(0)492.52.72.52, www.caclb.be

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