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Marie-Anne Lorgé

Sur la rive

«Ailleurs, on subit l’eau. Ici, on en jouit»: ces mots sont ceux de Stéphane Ghislain Roussel, qui, pour le festival «Water Walls» à Esch-sur-Sûre, a conçu Ressac/re, une programme de performances musicales «afin de replacer le respect du vivant au centre de l’action». Et c’est United Instruments of Lucilin qui était invité à inaugurer ce programme samedi, le 17 juillet, au lendemain du déluge qui endeuille toujours la région wallonne et la Rhénanie-Palatinat.


C’est sous un ciel tout bleu, lavé de ses colères, que le concert a été dédié aux victimes et autres sinistrés des crues terrifiantes. Quarante minutes bouleversantes, infusées par Branches, une partition de John Cage inspirée par des épines de cactus et par du matériau végétal amplifié, feuilles mortes, herbes, écorces et pommes de pin autrement silencieuses se transformant en instruments de musique.


Le tout servi dans un paysage remarquable, beau à faire pleurer. Là, autour d’Esch-sur-Sûre, à proximité des 4 barrages (en aval du Grand Barrage qui a failli tout réduire à néant), où cinq projets artistiques, conçus avec des matériaux naturels récupérés/recyclés, témoignent d’une formidable aventure humaine. Circulez sans modération, en long et en large de ce parcours inédit, qui sensibilise par la beauté et qui, au-delà, du «voir», propose des expériences sensibles.



C’est le cas d’Ensemencement, l’installation de Justine Blau, constituée de grands drapeaux montés sur mâts, des pièces d’étoffe constellées de semences et où flottent des dessins de micro-organismes cyanotypés, autant de drapeaux pollinisateurs et migrateurs, qui changent de forme au cours des mois du festival: une installation précisément innervée par les performances du programme Ressac/re – après Lucilin, notez donc le 29 août, à 11.00h et à 18.00h, un dialogue avec les astres concocté par la soprano luxembourgeoise Véronique Nosbaum et le 11 septembre, dès 07.00h, une aube sonore offerte par la violoncelliste Julie Läderach.


Pour conclure Ensemencement, notez aussi, le 11 /09, qu’une agora citoyenne/participative penchée sur notre rapport au monde vivant et aux écosystèmes, rêvera à de nouvelles alliances (pour ça et pour tout le reste, infos sur: waterwalls@seibuehn.lu).


Et c’est le cas d’Offrir quelques mots à la rive, ce sublime belvédère coiffé d’un porte-voix que chacun est invité à partager, afin d’y crier, déclamer ce qu’il veut en direction de l’eau bouillonnante. Sinon, ce sont les artistes concepteurs Marco et Fabio Godinho qui s’en chargent, lisant des textes taillés comme des fragments de vie – ils l’ont fait le 17 juillet, ils le referont les 4 et 25 septembre.


C’est aussi le cas des Nénuphars de Mad Trix, ces disques de bois disposés sur l’eau que tout quidam peut actionner de la rive grâce à des pompes à air – l’air fait osciller les disques où des billes «chantent» en chahutant tantôt dans un labyrinthe, tantôt entre des verres à pied renversés. Et c’est encore le cas du radeau flottant de Serge Ecker & Giacomo Piovan, au demeurant totalement construit de façon collaborative.



Du nord au sud (Differdange), restons sur l’eau. Avec des bateaux grands formats… tous de papier. Autant de mappemondes pliées, et peintes, toutes «portant les portraits des habitants de ce monde. Leurs visages s’étirent en paysages à travers continents et océans» (photo ci-dessus).


L’ensemble forme un monumental mobile, une suspension qui incite tant au voyage intérieur qu’à une réflexion sur notre humaine condition: «Voilà les humains de toutes les couleurs, les teints pâles et les peaux foncées, les yeux bleus et les yeux noirs, qui naviguent ensemble vers des fins incertaines, nos navires sont fragiles et exposés aux forces de la nature. Est-ce que le naufrage menace, ou serons-nous capables de nous unir pour lutter ensemble et survivre?»

L’installation s’intitule A bord et la plasticienne Manette Fusenig en est la capitaine. La mise à flot est prévue le 23 juillet, à 18.30h, pour atteindre sa vitesse de croisière entre le 24/07 et le 29 août. Accessible du jeudi au dimanche, de 14.00 à 18.00h. Entrée libre.


Embarquement au Minett Park Fond-de-Gras – site verdoyant, aussi touristique qu’historique (fût-ce pour son ancien train minier et ses draisines) –, dans l'ancienne centrale électrique Hall Paul Wurth.



Et puisqu’on dirait le Sud, impossible de faire l’impasse sur la musique.


Alors, j’appelle… le Zeltik. Dont l’édition 2021 prend ses quartiers à Dudelange le samedi 24 juillet. Le temps d ‘une édition spéciale: «passant par le folk-rock luxembourgeois des Schëppe Siwen jusqu'au electro-folk de Beoga, il y en aura pour tous les goûts».


Le concert de Skerryvore malheureusement annulé est remplacé par le groupe Celtica et son rock celtique puissant et symphonique. Clôture en beauté avec les Hothouse Flowers, un folk irlandais mâtiné d’une touche de «soul».

Et puis, j’appelle le festival «Congés annulés», aux Rotondes (Luxembourg). Du 23 juillet au 25 août, tout un mois de concerts, de showcases, de DJ sets, de marchés et de projections de documentaires musicaux. Le parvis devient l’endroit idéal pour un long apéro au soleil et pour profiter de la musique qui envahit le site.


Cet été, ledit parvis des Rotondes, la terrasse de la Buvette et tous les événements des «Congés Annulés» sont organisés sous le régime du CovidCheck avec un contrôle des certificats à l’entrée et avec la possibilité de réaliser des tests rapides gratuits en arrivant sur le site.

Programme complet à découvrir sur le site: https://www.rotondes.lu/fr/programmation/temps-forts/conges-annules

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