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Marie-Anne Lorgé

Studio de la vie

Un mythe impute la création du muguet à Apollon, afin d’offrir à ses neuf nymphes aux pieds nus un tapis doux et parfumé sur lequel marcher. Le plus magnifique, c’est l’entêtement d’une tradition préconisant de le cueillir en mai… parce que le bonheur s’y cacherait. Et c’est encore mieux, selon la légende, si le brin porte 13 clochettes…


A ses heures, le muguet a connu un dessein politique. Mais j’ignore s’il pousse sur les champs de bataille.


En tout cas, quand Maxim Kantor, peintre mondialement renommé (bien connu au demeurant au Luxembourg) né à Moscou en 1957, installé en France, explique en grands formats sa haine du régime de Poutine, ce n’est pas la fleur au fusil. La preuve avec l’expo The Rape of Europe actuellement visible au MNHA (Musée national d’Histoire et d’Art, Luxembourg), qui ainsi témoigne de sa solidarité avec le peuple ukrainien, et, par le fait même, sa condamnation de l’agression dont l’Ukraine est victime par celui que le peintre qualifie ouvertement de bandit –- dixit «La Tribune» publiée dans Le Point le 4 mars 2016, où Kantor explique comment, très tôt, il a compris l’envergure du danger du personnage Poutine et de sa rhétorique.


La tasse de thé picturale de Kantor, ce n’est assurément pas le doux-amer, mais le pamphlet proche formellement d’un Jérôme Bosch, aussi d’un Daumier, d’un George Grosz ou d’un Otto Dix –, mais le vitriol… contre la Russie post-soviétique, contre la nouvelle intelligentsia libérale, avec, donc, Poutine en tête de gondole. D’autant que le poste d’observation du peintre et dessinateur, aussi philosophe, et essayiste, historien, catholique convaincu, n’est pas un mirador mais son vécu.


The Rape of Europe, manifeste d’un enragé engagé, c’est un rendez-vous immanquable. Tout comme l’est aussi, dans un tout autre registre, celui, intitulé Le studio photo de la vie, auquel le Cercle Cité nous convie en s’attachant au photographe Norbert Ketter (né à Dudelange en 1942, décédé à Esch/ Alzette en 1997), à ses portraits de rue, à son paysage social luxembourgeois tendu par l’horizon des yeux et perfusé par la bienveillance.


Patrimonial, certes, Le studio photo de la vie est en même temps une histoire de regards croisés avec la pratique photographique de Sophie Feyder – Luxembourgeoise aux racines péruviennes, basée à Bruxelles – qui s'inscrit dans une démarche anthropologique contemporaine… aux allures de travail de mémoire. Ainsi, le travail de Sophie part d'une question: que deviennent les immigrés une fois installés dans leur terre d'accueil?


Avant de vous guider, j’en profite pour surfer sur le Luxembourg Street Photography Festival et vous signaler que la 6e édition du LSPF aura lieu du 5 au 9 mai aux Rotondes. Des invité·e·s de prestige, des expositions, deux workshops, et plus encore: le programme 2022 comblera les enthousiastes de cette pratique photographique qui se fait donc à la sauvette dans les rues. Retrouvez le programme détaillé du festival, ainsi que les conditions d’inscription sur www.lspf.lu et sur www.rotondes.lu


Sinon, au bout du tout – de l’œuvre foncièrement politique de Maxim Kantor (sachant que la galerie Simoncini, au 6 rue Notre-Dame à Luxembourg, en expose d’autres facettes dès le 6 mai, vernissage à 18.00h) et du studio de Ketter/Feyder –-, je vous propose aussi une halte dans l’Espace Beau Site, à Arlon, où il est question de fil noué/dénoué entre Françoise Bande et Martine Bettel: chaussettes orphelines, boutons, puzzle, silhouette, cheveux et arbres cohabitent dans ce tricotage de l’intime, à la fois textile et gravé.


Mais, donc, le parcours commence avec Le viol de l’Europe (ou The Rape of Europe).



Ex officier du KGB devenu président de la fédération de Russie, Poutine, avec sa pratique verticale du pouvoir (c’est un euphémisme) et sa mainmise sur l’appareil médiatique, est la bête noire du peintre Maxim Kantor, d’abord célèbre en Russie pour son œuvre littéraire – notamment Feu Rouge, un roman cathédrale, aussi «une saga européenne où s'entrecroisent et évoluent trois générations de familles différentes qui nous font voyager des fronts de la guerre civile russe de 1917-1922 à ceux de l'actuel Donbass (2015) sur lequel "le roi blanc" Poutine à "la figure aussi inféconde et stérile que l'argile et le sable de Russie", fait impérialement main basse».


Au rayon «générations», Kantor voue un attachement profond à sa famille, d’origine juive, en particulier à son père, intellectuel dissident, aujourd’hui décédé, qui a contribué à forger son esprit libre. Comme d’ailleurs tout l’incroyable parcours familial, venu de Roumanie, exilé en Argentine, transitant aussi par la Guerre d’Espagne et ponctué d’arrestations (accusé de trotskysme et de cosmopolitisme). Comme aussi La Maison rouge, lieu de réunion d’un groupe d’artistes dissidents qu’il fonde en 1983.


Résultat, la puissante œuvre peinte de Kantor, hantée par des personnages émaciés errants, migrants à la merci des flots, de squelettes de crânes de taureaux, parabole de la trajectoire familiale, héritière d’une vision cosmopolite – Kantor a été nourri de philosophie au biberon, la preuve notamment avec le monumental format State (1995), formé de cercles «à la Platon», avec, successivement, celui des élites, celui des artistes, parfois culs nus ou vomissant, et celui des quidams broyés par le caractère militariste du régime – , l’œuvre, dis-je, est certes une virulente critique du capitalisme libéral, du totalitarisme soviétique en particulier, mais porte foncièrement une véritable tendresse pour les gens ordinaires, d’abord les pauvres.


Parallèlement, dans son œuvre «coup de poing» gravée, Kantor dézingue au scalpel grotesque les oligarques assimilés à des prédateurs voraces, voleurs et criminels.


Kantor – qui a les nationalités russe, allemande et argentine, qui a vécu à Berlin, Londres et vit aujourd’hui à Ile de Ré - a quitté la Russie en 1992, a tenté d’y remettre les pieds en 2014 (lors de l’annexion de la Crimée), a rendu et rend inlassablement compte de la violence du temps présent… «sans jamais avoir eu de problème» du reste, il a représenté la Russie à la Biennale de Venise en 1997 avec son exposition Criminal Chronicle.


En tout cas, plus que jamais, à l’heure de la guerre meurtrière qui s'abat sur l’Ukraine depuis le 24 février 2022, l’artiste crie son horreur du mal absolu qu’incarne Poutine. Et c’est par solidarité avec le peuple ukrainien que le Musée national d'Histoire et d’Art (MNHA) – à défaut d’une possibilité de coopération directe et à défaut de compter des artistes ukrainiens dans ses collections a donc monté cette exposition d'urgence avec Maxim Kantor, en une soixantaine d'œuvres politiques (peintes et gravées) de 1992 à 2022, comprenant également un tableau spécialement créé pour l'occasion, qui a donné son titre à l'exposition: The Rape of Europe (huile sur toile photo ci-dessus).

L’expo se déploie en plusieurs salles du 4e étage, lequel, en attente d’une réfection du parquet, est laissé à état brut.


Et voilà qu’une polémique pointe du doigt la position de Kantor, coupable d’une même compassion tant envers les Ukrainiens… que les Russes.

Et dans sa réaction, Michel Polfer de préciser que l’expo, qui «démasque le caractère totalitaire et agressif du régime russe actuel», est présentée «en tout point en collaboration avec la Croix-Rouge luxembourgeoise», que le musée ne demandera pas d'entrée et que les visiteurs sont invités à faire un don à la Croix-Rouge. «Les fonds ainsi générés seront exclusivement destinés au programme d'aide de la Croix-Rouge luxembourgeoise pour les réfugiés ukrainiens au Luxembourg et seront gérés directement par la Croix-Rouge».


Infos:

Musée national d’Histoire et d’Art, Marché-aux-Poissons, Luxembourg: Maxim Kantor on Putin’s Russia, The Rape of Europe, œuvres de 1992-2022, jusqu’au 16 octobre (mardi-dimanche de 10.00 à 18.00h, jeudi de 10.00 à 20.00h), www.mnha.lu


S’agissant du portrait ou de la photo de rue, que nous dit le regard? Et dans le face-à-face ainsi provoqué, qu’en est-il des rôles, qui est le regardeur, qui est le regardé? Réponse en compagnie de Norbert Ketter, avec ses photographies du Luxembourg des années 1970 à 1990. Et de l’artiste anthropologue Sophie Feyder, qui ajoute du récit à l’imaginaire muet de l’image.



Nous sommes au Cercle Cité. L’expo Le studio photo de la vie fait référence à la coutume du studio de rue, du studio photo ambulant des pères de la photographie africaine, où tirer des portraits de passants en les accessoirisant et faire naître un moment de dialogue singulier, une rencontre à la fois très codifiée et impromptue.


Avec Sophie Feyder, qui s’interroge sur que font les gens de leur nouvelle vie, dans le lieu de leur nouvelle vie, point de passants, mais une sélection de «témoins» – des déraciné.e.s, 5 au total – installés en pleine nature, sur une estrade à damier flanquée de chaises – parfois il y en a 4, souvent juste deux, parfois l’une est tournée de dos ou renversée – et d’objets choisis par la personne «portraiturée», objets qui, tous, trahissent le lien cultivé avec le pays d’origine, avec des stigmates: la nostalgie, le manque – il en va ainsi d’Hélène, Togolaise débarquée en Belgique il y a 20 ans, à jamais assise «le cul entre deux chaises» et qui ne défait jamais sa valise.


L’expérience du déracinement/enracinement et de l’appartenance perfuse la démarche de Sophie Feyder dans ce passionnant travail de mémoire intitulé And They Lived Happily Ever After. Dans l’objectif de Norbert Ketter, qui n’utilise pas délibérément la mise en scène mais qui, en même temps, ne laisse rien au hasard – de sorte que chaque photographie, pour spontanée qu’elle soit, a l’allure d’une «scène», raccord avec la notion de «studio» –, la dimension multiculturelle est aussi flagrante.


En fait, autour d’un lieu qui fait lien et sens, comme le café, une fête foraine, une sortie d’usine, Ketter saisit la vie là où elle bat. Au gré des citoyens, issus de toutes les classes sociales, jeunes devant des auto-tamponneuses, ouvriers, ruraux, couples au bal de populaire ou retraités attablés en terrasse, il capte les contextes de vie, dont la façon d’habiter la rue – zoom sur le vélo déposé contre une barrière, sur le chien qui passe sa tête par la fenêtre –, or parler d’un espace, c’est réaliser une sorte de géographie sociale, strates économiques incluses.


En tout cas, ce que l’accrochage met en lumière, c’est l’échange des regards, du père à son fils par exemple ou, plus largement, du photographe avec tous «ses» inconnus, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le «troisième œil», celui du photographe, est tout de tendresse. D’humour aussi.


En passant, par coiffure et vêtement interposés, la photographie de Ketter documente une époque, entre Nouvelle Vague française (photo ci-dessus © Norbert Ketter, collection du CNA) et Nouvel Hollywood, fin années 60.


A l’origine, l’expo était prévue en 2020, initiée par l’Association de soutien aux travailleurs immigrés (ASTI) pour célébrer son 40e anniversaire, Asti précisément très liée à l’emblématique série «Des hommes et des images» (1992) de Ketter – dont de nombreuses photos exposées au Cercle Cité sont tirées.


La pandémie est passée par là, l’expo reportée, mais la thématique persiste. En l’occurrence revivifiée, ouverte aux portraits urbains des années 70-90, et échancrée, la dimension historique invitant en miroir l’actuelle intervention de Sophie Feyder.

Au final, Sophie libère la voix, elle laisse parler les racines. Et Ketter, lui, ne raconte pas d’histoire… sauf qu’incontestablement, il y a un hors-champ, cela qui permet à chaque regardeur de construire sa propre histoire, de s’y projeter, voire de si reconnaître, et ce hors-champ, c’est le possible d’un regard nommé empathie.


Infos:

Cercle Cité, Place d'Armes, Luxembourg, espace central d’expo et Ratskeller: Norbert Ketter, Sophie Feyder. Le studio photo de la vie. Photographies (toutes les œuvres de Norbert Ketter proviennent de la Collection du Centre national de l’audiovisuel, CNA). Jusqu’au 26 juin (entrée libre, tous les jours de 11.00 à 19.00h). Visites guidées tous les samedis à 15.00h (en français le 7 mai, le 28 mai et le 25 juin). Tout savoir sur: cerclecite.lu


Programme cadre: «Conversation déambulatoire» entre Sophie Feyder et Françoise Poos (curatrice) ce 5 mai à 18.30h (en français), «Constellations in the studio» – venez avec un objet symbolisant votre pays d’origine ou votre «chez-soi» actuel – le 7 mai et le 4 juin de 14.00 à 17.00h (en français, dans la limite des places disponibles) et projection du film Schwaarze Mann – Un noir parmi nous le 1er juin, à 18.30h, dans l’Auditorium Cité (rue Genistre), en français et en présence du réalisateur Fränz Hausemer.


Dans la foulée, notez (ça ne fait pas de mal!) que l’artiste Maral Bolouri (née à Téhéran) utilise également des objets quotidiens, ainsi que des photos trouvées, des archives familiales anonymes, pour réfléchir à son propre déplacement et déracinement. Maral, membre de l’atelier des artistes en exil, est en résidence à neimënster, elle ouvre les portes de son atelier (salle Godchaux) ce samedi 7 mai, de 15.00 à 19.00h, invitant les visiteurs à lui présenter leurs archives pour les discuter ensemble. Rens. tél.: 26.20.52 – 1.


Enfin, terminus du parcours. Petit saut en Belgique. Pour d’autres regards croisés, ceux de Françoise Bande et Martine Bettel, un entre-deux aussi complice qu’espiègle sur les années qui défilent. Et donc, tout le monde descend, dans l’Espace Beau Site, galerie-mezzanine, à Arlon.



Martine et Françoise se sont connues à l’Académie d’Arlon. A alors germé Sur le fil, une première expo dialogue, c’était en 2008. «Le temps, elles le tricotaient, le crochetaient et le gravaient déjà». Aujourd’hui, avec Entre deux, de nouveaux liens se tissent. Se dénouent aussi, eu égard au compte à rebours qui a commencé…


D’ailleurs, ce compte à rebours, c’est le fil rouge cousu par Martine, en points comptés, sur un galon de passementerie – galon enroulé mais long de 25 mètres, à l’égale longueur de la mezzanine de la galerie, où les chiffres s’égrènent en boucle de 100 à 1. Fil rouge aussi brodé sur un blanc napperon rond. Lequel napperon surgit comme une balise entre les différents chapitres de cette conversation qui navigue entre souvenirs et sensations – une conversation en petits formats, parce que le sensible ne se livre pas à la louche.


En tout cas, ce n’est pas du bonbon mais ça fond sous le palais. Et c’est un rapport au geste, à la patience et à la matière, à l’aiguille aussi, mais sans être un ouvrage de dame.

Entre deux, c’est un écheveau de moments de vie. Arrêts sur images à quatre mains ou en solo.


Tout commence par un jeu entre des chaussettes – celles que Martine enfant n’en finissait pas de perdre – et des boutons – ceux que la mère de Françoise conservait dans des boîtes de chocolat à tartiner (photo ci-dessus). L’histoire se raconte en deux temps, sous la forme d’une installation, puis comme une charade gravée sur Tetra Pak.


Et voilà le clou. Le puzzle. Qui fragmente en 100 pièces un portrait photo du duo. La forme de chaque pièce est dupliquée sur un tableautin. Et l’ensemble compose au mur une énigmatique mosaïque, aussi formelle que symbolique, alternant le noir et le blanc, où, chacune, à part égale, tantôt grave, tantôt perfore, gaufre ou brode, selon son registre/médium et selon ce qui l’inspire de dire sur l’amitié ou… sur l’humeur des jours.


Puis défilent gravures et dessins individuels. Où il est d’abord question de séparation, de la disparition de parents devenus silhouettes fantômes. Sinon, la mythologie personnelle de Françoise Bande est surtout habitée par des chaussures – image des lacets qui s’emmêlent avant que chaque pied ne s’éloigne et des cheveux – sensuelle tresse couleur safran ou mèches collectées comme des fétiches dans un mini sac de jute, ici placées, tel un exercice graphique sépia, dans une série d’enveloppes de papier calque: métaphore de la fragilité, de l’éphémère beauté/féminité, donc, de l’inexorable boulier compteur temporel.


Dans l’univers vibratoire de Françoise, aussi il y a les arbres, le hêtre et le pommier, deux âmes sœurs sur lin, deux symboles solaires dont elle crochète les racines comme un réseau vert-gris de longs cheveux (encore eux !). Une sorte d’ode au vivant dans ce qu’il a de plus mystérieux, de plus résilient. De plus beau.


Et tout se clôt avec Terre nourricière de Martine Bettel, où des espèces de mamelles noires en crochet révèlent ce qui, dès l’enfance, a façonné ce que la femme est devenue, dont la marelle et le mécanisme de l’horloge régulièrement remontée. Ou quand le clin d’œil percole dans le poème.


Infos:

Galerie Beau Site, 312 Avenue de Longwy (mezzanine du garage Ford), Arlon: Entre deux, gravures, dessins, installations de Françoise Bande et Martine Bette, jusqu’au 15 mai (du lundi au vendredi de 10. 00 à 18.00h, le samedi de 10.00 à 17.00h, le dimanche 15 mai, dévernissage de 15.h00 à 18.00h) - www.espacebeausite.be


Un dernier mot encore. Savez ce que sont les Céphalocrates? Ce sont les curieuses créatures débonnaires, rondes comme des chaudrons, nées du poste à souder de Jean Morette, «un ogre qui ne mange que du fer», a écrit Julos Beaucarne, «un copain de vulcain, un compagnon du feu, un étincelant étinceleur, un habile soudeur». Pour en savoir davantage, rendez-vous à Aubange, au Domain du Clémarais, salle «La Harpaille»: douze sculpteurs régionaux (dont Massoli, Albert Gatez, Jean-Paul Deller) y jouent leur partition, en fer, en bronze, en argile, ou en carrosserie (éléments assemblés en robe immettable par Germaine Vantusse), en ardoise (avec Anne-Marie Klenes) ou en papier (suspensions de Bernadette Rozet).


A découvrir jusqu’au 15 mai (les samedis, dimanches, mardis et jeudis de 14.00 à 18.00h). Conférences: de Paul Mathieu sur «Jean Morette détourneur de formes» le 6 mai, à 20.00h, et d’Emmanuel Grégoire sur Camille Claudel le 9 mai (20.00h) – réservations: animation@ccathus.be

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