«Créer, tout comme vivre, c’est parfois désordonné, fou et inexplicable, mais au final, on y trouve quand même un sens» (je ne sais plus où j’ai pioché cette phrase, désolée). Alors voici quelques cailloux blancs créateurs semés à travers la forêt culturelle de la semaine – au demeurant très féminine, avec, en point de mire, la Journée internationale des Droits des femmes qui mobilise neimenster le 8 mars (déjà le 7/03 aussi). Et tant mieux pour ceux qui n’ont aucun problème de frontière, ni de couvre-feu. Du reste, peu importe, «un arbre, un tas de cailloux, les prairies de la plaine et les couchers de soleil, tout devient musique» (dixit André Dhotel).
Et c’est par la musique du corps que j’ouvre le carnet de mars – du reste, très «trusté» par l’image, 11e édition du Luxembourg City Film Festival oblige (je vais y revenir).
Ce soir, lors du «3 du TROIS» – le mensuel rendez-vous du Centre de Création Chorégraphique Luxembourgeois (rue du Puits à Luxembourg-Bonnevoie) –-, c’est la chorégraphe Annick Pütz qui explore les relations d’interdépendance sous le prisme de la sensation, née du texte dit, celui de la poétesse Anne Kawala. Dans Polysemis, ce n’est pas le cœur qui est au centre du dispositif, mais… le foie. L’événement de ce 3 mars, en deux sessions, à 19.00h et à 20.00h, affiche complet, mais renseignez-vous quand même, on ne sait jamais, sachant que la réservation est obligatoire (danse.lu), tout comme le masque.
Sinon, à Dudelange, le Centre culturel régional opderschmelz ouvre son traditionnel cycle «We Love Girrrrls !» en compagnie de la danseuse, chorégraphe, performeuse Tania Soubry et de Catherine Elsen, artiste pluridisciplinaire travaillant à l'interface entre la voix, le mouvement et le théâtre. Le duo propose Soul-scapes (photo: Bohumil Kostohryz), «une polyphonie des diverses couleurs de l'âme qui prend la forme d'un rite de passage fictif». «En laissant la musique rayonner à travers nos mouvements, nous amplifions notre danse par notre voix.»
Infos et réserv. pour Soul-scapes le 4 mars, à 20.00h, ainsi que pour les autres manifestations du cycle «We Love Girrrls !» (dont Julie Campiche 4tet le 23/03 et la formation de la trompettiste, bugliste et compositrice de jazz bahreïni-britannique Yazz Ahmed le 21/04), tout comme pour les points du programme de saison, infos: opderschmeltz.lu ou tél.: 51.61.21-290 et 51.61.21-291.
Mais pour tout savoir sur… l’«Hikikomori», la direction à prendre, le 4 mars, est celle de la Kulturfabrik d’Esch/Alzette.
«Hikikomori», c’est un mot japonais dérivé du verbe hikikomoru qui veut dire «s’enfermer (chez soi)». Il désigne le syndrome d’isolement social de personnes qui décident de se «retirer» du monde pour vivre recluses chez elles pendant une période généralement longue. Et le phénomène, apparu au Japon il y a plusieurs années, prend de plus en plus d’ampleur aujourd’hui, amplifié par la crise sanitaire.
Toujours est-il que la chanteuse d'opéra et actrice Manami Okazaki est partie en voyage de recherche au Japon afin de percer ce sujet relativement tabou. Sauf que la pandémie a changé la donne, constatant que ceux qui restent chez eux ne sont plus seulement les Hikikomoris. Et donc, «que font les gens à la maison toute la journée?», telle est la question plus que jamais d’actualité qui perfuse la performance solo (de 80 minutes) de Manami Okazaki à la Kulturfabrik d’Esch, le 4 mars, à 20.00h (infos: www.kulturfabrik.lu).
Pour ce qui est des salles obscures, le pari grand-ducal fait des jaloux en Europe. Alors, oui, le Luxembourg City Film Festival a bien lieu, du 4 au 14 mars – avec huit films en compétition, avec Nomadland de Chloé Zhao en ouverture, le film dont on parle tant, Golden Globe du meilleur film et de la meilleure réalisation, en lice pour les Oscars –, ce, en formule hybride: en présentiel (en salle: attribution des places via des plateformes de ticketing, distanciation de 2 mètres) et en ligne.
La programmation complète et les infos pratiques sont à retrouver sur www.luxfilmfest.lu
Le grand concept novateur se trame du coté de neimënster (Centre culturel abbaye de Neumünster, Luxembourg-Grund), là où le Pavillon VR (pour Virtual Reality) reprend du service. Ledit concept novateur, c’est «VR to go» une initiative qui consiste en la location de casques de réalité virtuelle, permettant aux spectateurs de visionner chez eux tous les films repris à l’affiche du Pavillon. Les casques, d’utilisation simple, sont loués au tarif 20 euros pour 48 heures – réserv.: https://vrtogoluxembourg.eventbrite.co.uk
Parallèlement, le public peut se rendre à neimënster pour découvrir un total de 13 films – documentaires engagés, contes animés et spectacles audiovisuels – «en prenant place gratuitement dans un cinéma VR complètement aménagé selon un protocole sanitaire strict» (donc, entrée libre tous les jours du 4 au 15/03 de 10.00 à 18.00h, les 5, 9. & 12/03 de 10.00 à 19.00h).
Parmi la sélection, on retrouve des films 360° comptant parmi les plus primés du genre dont 3 œuvres coproduites avec le Luxembourg: Under the Skin de João Inada – Tarantula Luxembourg, Putain de facteur humain de Karolina Markiewicz et Pascal Piron – Don Pedro Productions et Ayahuasca de Jan Kounen – a_BAHN.
L'œuvre BattleScar, qui a remporté l'an dernier le prix de la meilleure expérience immersive au LuxFilmFest, fait également partie du cru 2021: c’est un «récit initiatique qui nous transporte au cœur de la scène punk new-yorkaise des années 1970 sur les pas de Lupe et Debbie, deux jeunes femmes voulant monter un groupe de rock».
Quant à la photo ci-dessus, il s’agit de Sisters with transistors (2020), exaltant documentaire de Lisa Rovner «à la gloire des pionnières de la musique électronique» qui, des années 50 aux années 80, «ont transformé la façon de produire et de consommer de la musique». Film projeté – en vo anglaise – le 6 mars, à 19.30h, aux Rotondes, en collaboration avec le Luxembourg City Film Festival. Entrée libre dans la limite des places disponibles. Infos: www.rotondes.lu
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