Un mois qui commence par une fleur s’encourage à faire ce qui lui plaît.
Après avoir (longtemps) hésité à se découvrir d’un fil, le printemps accepte désormais (timidement) de se déboutonner. Et mai donne le ton – même si le muguet fleurit… en clochettes, non pas… en boutons. En tout cas, mon jardin à moi n’a d’yeux que pour le lilas.
Lequel lilas ne trouve néanmoins grâce dans la littérature que rarement; en gros, dans le désordre du bouquet de saison, on trouve Alexandre Dumas et sa Tulipe noire, Balzac et Le Lys dans la vallée, Dumas et les camélias de Marguerite Gauthier, Ronsard et Umberto Eco au nom de la rose, sachant que les Fleurs du mal de Baudelaire et les jeune filles en fleurs de Proust échappent au catalogue jardinier.
Toujours est-il que dans toutes les turbulences de l’Histoire, la fleur tient tête au fusil, de l’iris au jasmin en passant par les œillets, les bleuets et le coquelicot.
Ceci étant, s’agissant par exemple de la Commune de Paris, de la «Semaine sanglante» de mai 1871, le texte y associé est une chanson qui parle… de cerises (plutôt mûres en juin). En même temps, c’est bien la floraison, en l’occurrence de cerisiers anciens, qui, sur la route des Flandres, a inspiré à Jean-Baptiste Clément les paroles de son Temps des cerises, une métaphore poétique qui, l’année de son écriture, en 1866, évoquait un chagrin d’amour… pour devenir 5 ans plus tard une dédicace à la citoyenne Louise, l’«ambulancière de la dernière barricade et de la dernière heure».
Partant de ces considérations horticoles, nous voilà en forêt – dans mon dernier post, j’y avais fait allusion sans finalement vous expliquer le quoi et le qui.
Alors, dans le bain de verdure qu’est le site de Montauban-Buzenol, prompt aux émois randonneurs que le printemps amplifie, le Centre d’art contemporain du Luxembourg belge – qui fête ses 40 ans (notez qu’un montage photographique anniversaire sera projeté en continu sur le site lors de l'expo 40 et +, Arpenter les lieux le samedi 29 juin, à 16.00h) – le CACLB, dis-je, accueille actuellement les 10 artistes sélectionnés pour le Prix du Luxembourg 2024, concours triennal d’arts plastiques, véritable tremplin pour la jeune création contemporaine du Luxembourg belge. Dont la lauréate est Emilie Magnan (née en 2000), sensible au temps qui passe et qui tout fane, avec ses œuvres sur papier tendu sur châssis, ses doux et sensuels dessins aux crayons de couleur d’où naît une empathie particulière pour la dignité faite femme dans un monde terrible.
C’est un travail d’après modèle proche, complice. Il y a le portrait – en l’occurrence ceint par des têtes d’enfants fantômes ou prématurément vieillis. Il y a surtout le corps. Et d’abord le regard, où suintent la fierté, la stupeur et la langueur tout à la fois. Le corps est nu, marbré d’hématomes, subtils mais indubitables, plongé dans le papier vierge, un non-lieu, un silence étourdissant: «n’entendons-nous pas, les pleurs, les plaintes, la colère?». Sinon, dans le cas d’Aurore, grand format de 105 x 200 cm (visuel ci-dessus), c’est au milieu d’un foutoir d’objets et déchets divers que le corps masque ses blessures aussi physiques qu’existentielles.
Souffrance également, et «réverbérations chaotiques» du monde, avec l’inclassable et tourmenté Ida W-M (né en 1995), qui décroche une mention spéciale du jury pour sa façon de «faire remonter à la surface les origines ou les conséquences d’actes, de conflits, d’abominations ou de naissances ratées». Une oeuvre perfusée par le sang. De la haine et de l’amour. Un sang d’abord figé comme une cire, une mare de résine rouge et épaisse (installation intitulée Ressac), une «béance de chaire», un «horizon de plaie», un morceau de paysage cataclysmique qui charrie des résidus de cuissons, des cheveux et des dents humaines – un oppressant écho à la barbarie de notre temps visible au dernier étage du CACLB qui, pour rappel, est une structure-assemblage de containers maritimes vitrés.
Et puis, à l’extérieur, au flanc et à l’écoute du flux du ruisseau du petit bureau des forges, là, déposé dans l’herbe, un sang par défaut. Un sang métaphorique servi par un objet oblong, fragile, en verre, étalé comme un corps, un utérus, avec, dedans, un couteau, la «lame rouillée du sacrifice, du sacrilège» ou «fruit césarien».
Un parcours peu ou pas traversé par ce «réalisme magique» cher à l’écrivain Paul Auster, par cette irruption subite et inattendue de l’émotion et du fantastique dans le prosaïque. Pour autant, il y a de ça, à l’exemple des expérimentations céramiques d’Attale Alessandri, qui utilise les résidus de la pâte d’argile après cuisson, qui les recuit et les refroidit jusqu’à obtention de miettes de terre, semblables à des crottes d’hirondelles, lesquelles, agrégées en colonies, accouchent de formes évoquant tantôt un bouchot, tantôt une architecture antique, c’est selon. Selon ce que la matière décide, elle, de raconter.
Narration aussi avec Romane Armand, qui réfléchit à «comment habiter le monde» et qui, à l’eau-forte, crée une communauté d’habitats, d’abris parfois insolites ou de fortune, autant d’espaces inspirés par le réel mais habités par le pouvoir de la poésie.
L’expo est accessible jusqu’au 19 mai, les samedis et dimanches de 14.00 à 18.00h, un créneau horaire certes un peu étroit… sauf à savoir que lors des belges vacances de printemps, ce qui est le cas jusqu’au 10 mai, vous pouvez profiter du site du mardi au dimanche (entrée libre de 14.00 à 18.00h). Accès: E411, sortie 29 Habay/Etalle ou via la N83 à partir d’Arlon. Infos, www.caclb.be, tél.: +32 (0) 63.22.99.85.
Parler de Romane Armand me permet de jeter un pont vers Luxembourg, la jeune artiste ayant récemment bénéficié d’une résidence d’artiste à neimënster (Centre culturel de rencontre abbaye de Neumünster), qui, depuis sa création en 2004, a accueilli plus de 10.000 artistes dans ses espaces d’hébergement et de création, et où, le dimanche 19 mai, à la faveur d’une journée Portes ouvertes, 15 artistes (plasticien, peintre, cinéaste, écrivain, musicien, chorégraphe) vont rencontrer le public, à qui s’offre ainsi une occasion unique de rentrer au coeur de ce palpitant mystère qu’est le processus créatif.
Parmi ses artistes, zoom sur Hisae Ikenaga, artiste d’origine mexicano-japonaise qui collecte, transforme, détourne ou associe des objets du monde industriel et de notre environnement domestique à des figures en céramique pour créer, souvent avec humour, des compositions hybrides (visuel ci-dessus).
Et pourquoi ce projecteur sur Hisae? Parce qu’elle déploie actuellement tout son univers à Esch/Alzette, à la Konschthal Esch – Espace d'art contemporain. Et que c’est une expo magnifique. Qui ne se rate pas. Du coup, forcément, je m’y attarde – suivez le guide en bout de post.
Mais auparavant, je me dois de vous rendre attentifs à 5 rendez-vous (et tout n’est pas dit tant mai bourgeonne de partout).
Celui de la Kulturfabrik à Esch, qui passe en mode estival dès ce 8 mai, à partir de 17.00h, transformant son bar, le Ratelach, en Kufa Summer Bar, une guinguette colorée et artistique, bricolée avec mobilier de récupération, lampions et tables customisées par des artistes locaux, ouverte tous les jours du mardi au samedi, jusqu’en septembre
Au programme de la soirée de lacement du 08/05, vernissage (à 18.00h) de l’expo Between Passion and Pressure de Damien Giudice qui présente la collection complète de ses impressions créées depuis 2020, DJ-set de Zeduardo, un voyage à travers la coladeira, le funaná, la puxa, l'afrobeat, l'afro-funk et l'afro-disco, et concert d’Olkan & La Vipère Rouge, une musique qui a la sang chaud, imprégnée d'influences méditerranéennes – la preuve avec Basse Ville, du nom d’un quartier romanais, premier EP sorti le 10 novembre dernier, disponible sur toutes les plateformes et en vinyle.
Celui du CCRD operschmelz à Dudelange, plateforme de la 12e édition du Like A Jazz Machine, du 8 au 12 mai. Les fondus de note bleue sont déjà sur le pont, pour les autres, surfez sur www.jazzmachine.lu
Celui des Rotondes (Bonnevoie-Luxembourg), épicentre du Light Leaks Festival dont la 8e édition – du 9 au 12 mai – célèbre les visions de photographes documentaires et de rue mettant l'accent sur leurs perspectives sur la réalité tissées dans leur propre récit personnel.
Les conférenciers invités internationaux de cette année sont Bieke Depoorter, Michael Ackerman et Nikita Teryoshin.
Hormis les conférences, 2 expos. Celle, intérieure, où des talents locaux, un collectif international et des membres du Luxembourg Streetphoto Collective assurent une immersion dans le monde de la photographie de rue. Et celle, dans la cour des Rotondes, donc à l’extérieur, présentant Nothing personal, la série de renommée internationale de Nikita Teryoshin (visuel ci-dessus).
Le Light Leaks Festival aborde aussi un aspect pédagogique en proposant une variété de workshops allant d'un atelier de photo de rue pour débutants à la photographie analogique en passant par les aspects juridiques de la photographie de rue. Détail de taille, une master class pilotée par le célèbre Michael Ackerman.
Et le festival est également un lieu d'échange. Donc, sur place, un marché de matériel et d'imprimerie, une librairie, en fait, tout quidam peut participer au bazar Light Leaks et vendre des tirages et des zines. Infos: www.rotondes,lu, www.lightleaks.lu
Celui du Mudam – Musée d’Art Moderne Grand-Duc Jean (Kircherbg) qui invite Jason Dodge (1969, Newtown, Pennsylvanie) avec Tomorrow, I walked to a dark black star, une expo monographique au sein d’une expo de groupe.
Jason Dodge s’intéresse au paysage de nos vies, les choses qui composent cette œuvre sont directement issues d’un paysage élaboré collectivement. Imaginez une poche que l’on aurait vidée au hasard, on pourrait y trouver les traces de notre existence dans des bouts de papier, quelques pièces de monnaie, un ticket quelconque, un peu de poussière, autant de preuves que l’on était là, vivant·e (visuel ci-dessus).
Et enfin, celui du Cercle Cité (Place d’Armes), point d’ancrage d’Artmix, ce programme d’échange entre les villes Sarrebruck et Luxembourg, qui existe depuis 2005 et met en relation des artistes de la Grande Région. Pour l’édition actuelle, il s’agit de Noé Duboutay (pour Luxembourg) et de Darja Linder (pour Sarrebruck), Noé proposant alors à Sophia Lökenhoff (qui vit à Berlin) de rejoindre l’équipe, et Darja (née en Russie, vivant à Sarrebuck) de choisir Hannah Mevis… qui «vient de quelque part et – très probablement – ira ailleurs» (en tout cas, née à Heidelberg et que le cursus situe en Belgique).
Après avoir travaillé ensemble en deux résidences (à neimenster en décembre 2023 et à la Stadtgalerie Saarbrücken en mars 2024), le groupe a développé deux expositions. Et c’est celle qui s’intitule GOSSIP - matters hard ton grasp qui se découvre actuellement au Cercle Cité, dans le Ratskeller, jusqu’au 26 mai. Et j’avoue, je reste perplexe.
En gros, conformément au titre, l’univers ainsi déployé est une «chose difficile à comprendre». En fait, ce n’est pas que les oeuvres soient «difficiles à saisir», c’est leur rapport au concept global qui m’échappe.
Du coup, qu’en est-il de GOSSIP? C’est un terme aujourd’hui victime d’une connotation plutôt négative en ce qu’il désigne des «commérages», lesquels seraient perçus comme un «territoire» … féminin. En réaction, le quatuor, sensible à l’identité de genre, réticent «à se plier à des schémas de pensée figés», nous parle certes d’expériences et de physicalité, mais aussi… de «diverses positions antagonistes qui nous rapprochent de connaissances de mondes oubliés», et sous cet angle, question: quel est le lien avec le GOSSIP?
Certes, l’expo se réclame d’un processus évolutif, et sans doute que la recherche n’est pas encore aboutie. Autant déambuler entre les oeuvres sans prise de tête, ou selon, peut-être, par exemple, la clé de lecture que livre Hanna Mevis: «le GOSSIP, c’est créer des contre-récits aux récits hétéronormatifs».
Avec Hanna Mevis, 2 œuvres. D’abord, d’entrée de jeu, deux bacs jardiniers, éclairés par UV, où du thym s’épanouit au milieu de sortes de coraux en terre crue, perméables par nature à l’humidité, au point de disparaître – il incombe d’ailleurs au «Cercle» d’arroser chaque jour. Pour la cause, l’installation s’intitule comme une prière poétique: Veuillez délicatement toucher le thym dans le jardin de sculptures qui se dissout! (visuel ci-dessus).
Au centre du Ratskeller, une structure proche du paravent, un lieu porté au secret, tendu par du SCOBY (ou biofilm, tapis de levures), une matière transparente mais bistre, sonore au toucher, comme si nos doigts chuchotaient – au demeurant, cette installation d’Hanna s’inspire de La Confidence (1893) de Camille Claudel, une sculpture en forme de coin de mur où 3 femmes tendent l’oreille pour ne perdre une miette de ce raconte une quatrième causeuse.
Ailleurs, une vidéo de Darja Linder surfe sur la symbolique de la chevelure, la puissance de sa charge érotique, à travers Loreley, une magnifique jeune femme au visage et corps masqués par de longs cheveux blonds que nouent des chouchous de tissu blanc: une vidéo qui prend à rebours le stéréotype de la séductrice poupée russe, tout autant que le mythe de la jolie nymphe qui, dans la tradition allemande, inspira moult musiciens et poètes, dont Guillaume Apollinaire.
Avis aux curieux, jusqu’au 30 juin, tous les jours de 11.00 à 19.00h – visites guidées gratuites (FR, EN, LU, DE) tous les samedis à 15.00h (en français: le 25 mai et le 22 juin). Infos: cerclecite.lu
Dans le même lieu, mais dans la petite salle du Ratskeller (côté vitrine), une seconde expo, à savoir: SUPERIMPOSITION, un projet artistique du collectif Polisonum qui explore le concept du ver d’oreille, un acte performatif développé à partir de 10.000 morceaux de musique «malaxés/broyés» en long son continu proche d’un mugissement sous-marin, assorti d’un défilé de vêtements – hybridations d’avant-gardes et de tradition orientale – en tissus expérimentaux capables de réfracter et d’absorber la pression sonore. C’est bluffant. Aussi jusqu’au 30 juin.
Il est l’heure de rencontrer Hisae Ikenaga …
La rencontre a lieu à la Konschthal Esch. Selon une scénographie spécifiquement imaginée dans les deux espaces qu’occupent PHANTOM LIMBS au dernier étage du centre d’art eschois. C’est la première expo monographique d’Hisae Ikenaga dans une institution publique au Luxembourg, elle y installe une trentaine d’œuvres témoignant de ses recherches sur les matériaux et les formes entreprises au cours des quinze dernières années. Et ça vaut le détour. Sans modération.
L’étrangeté est au rendez-vous, l’universalité tout autant, et la poésie aussi, où s’entrechoquent les notions d’organique, de fragilité, de fonctionnalité et leurs contraires, toujours dans un entre-deux, soit: entre industrie et artisanat, entre sculpture et design, entre construction et déconstruction, entre domestique et public, entre poterie usuelle, sinon archéologique, et ustensile défiant les esthétiques du quotidien. Il y a donc des objets et des histoires possibles, une inscription du geste et une mise en œuvre de la mémoire.
La mémoire? C’est que, voilà, Hisae explore le manque, l’élément amputé, le fragment survivant, partant duquel, par combinaison ou collage, elle crée une composition hybride, voire un trompe-l’œil, au sens ou à l’usage nouveau, en tout cas déconnecté de toute utilité. Partant donc de l’absence – d’où le titre Phantom limbs –, l’artiste fait naître une présence aux significations ambivalentes, démultipliées selon l’imaginaire du spectateur, et selon notre collectif répertoire mémoriel. En fin de course, Hisae redéfinit le rôle de l’objet, sa conception et la relation de l’homme avec ledit objet. Le tout avec humour toujours, sinon ironie.
Explication par l’exemple.
Avec sa déjà réputée série utilisant des éléments tubulaires en acier chromé, sortes de tables vintages avec panneaux stratifiés colorés, pour le coup déstructurées/modulables, suspendues au mur comme un Mondrian, mais affublées d’un parapluie ou d’un plumeau, de quoi détrôner la présumée œuvre d’art en un simple portant.
Avec sa monumentale architecture en inox, une proposition graphique en trois dimensions, une poétique de l’espace qui invite à la circulation, nous engage à traverser, déambuler.
Avec un ensemble chorégraphié de tables et étagères en acier, où sont soigneusement déposés des plateaux et récipients en métal, des pipettes, gobelets et bocaux en verre, tout un arsenal de contenants où macèrent des petites sculptures en grès grège, aussi organiques qu’anatomiques – du macaroni aux viscères, toutes les allusions y passent. En clair, une accumulation/association de matières accoucheuse d’un vocabulaire formel fantastique, qui joue sur le regard et le corps, au point de nous faire perdre nos repères: est-ce une cuisine ou un labo scientifique (visuel ci-dessus)?
Tout au long, une qualité remarquable: la précision. Extrême. La preuve dans une dernière salle dévolue à un sublime travail potier. Là, dans une rotonde, théâtre circulaire clos, trois énormes volumes en terre trompent le temps et notre perception, chacun coupé de moitié – du coup, devenu aussi inutile qu’une potiche mutant en ouvrage d’art – et chacun façonné en couches… semblables à des épluchures d’artichaut (revoir en début de post le visuel ad-hoc). Le plus fabuleux, c’est le travail sur la glaçure, qui vire du noir à l’aubergine pour révéler la profondeur de l’objet. Du sublime, ai-je dit, perfusé par une force parfaitement émotionnelle, par «la sensualité qui habite la matérialité des choses», par cette mystérieuse énergie «surgie de l’alliance entre la matière et l’esprit».
Les choses «échappent à toute tentative de définition claire et nette», avec Hisae Ikenaga, qui n’en finit pas d’interroger notre désir de nous entourer d’objets, de posséder pour exister.
A noter aussi l’originalité de la scénographie de Phantom limbs, qui renonce au white cube au profit de cloisons diagonales favorisant la fluidité, le passage physique et mental du visiteur, d’un espace d’œuvres à un autre.
Univers fascinant, accessible jusqu’au 25 août, à la Konschthal Esch, 29-33 bvd du Priince Henri, Esch/Alzette, entrée libre de 11.00 à 18.00h le mercredi, vendredi, samedi & dimanche, et de 11.00 à 20.00h le jeudi. Infos: konschthal.lu
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