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Marie-Anne Lorgé

«Gudden Appetit»

DKollage … décolle plutôt bien.


Je vous en ai déjà parlé de DKollage – processus participatif de réappropriation et de rénovation du bâtiment des vestiaires et du hall wagonnage sur le site de l’ancienne usine sidérurgique de Dudelange, processus engagé par le collectif d’artistes baptisé pour la cause DKollektiv (avec un D pour Dudelange) – et je vous en parle encore, parce que le projet est trop beau, fût-ce humainement, parce qu’il récompense 2 ans de cogitation, de planification, de réunions, de mains mises dans le cambouis en vue de faire naître un nouvel espace de vie et de création, ancré dans le nouveau quartier urbain en devenir, baptisé Neischmelz.



Et je vous parle encore parce qu’il a besoin de vous.


Et qu’aussi est née une publication culinaire, Gudden Appetit, qui sera présentée le 1er mai à Schifflange lors de l’inauguration du FerroForum, jeune tiers-lieu culturel «qui se consacre au “savoir-fer” des femmes et des hommes des terres rouges». C’est un livre de recettes (de 144 pages) résultant d’une compilation de récits collectés auprès d’ouvriers sidérurgistes, qui abordent le casse-croûte à la mine, à l’usine, dans les cantines, les fêtes (voir l’affiche de promotion ci-dessus, qui sera aussi publiée comme carte postale).


Mais avant…



Mais avant, en vertu d’un petit slalom (j’aime beaucoup relier les points cardinaux), petite halte à la piscine du Strutzbierg (toujours à Dudelange) là où, avant démolition, juste le temps d’une éphémère transformation en un lieu d’art expérimental, 7 artistes viennent de s’installer (depuis hier, le 20 avril) dont les œuvres réalisées in situ resteront accessibles jusqu’au 2 mai.


Je vous y emmène tout bientôt, en compagnie de Diane Jodes, qui, parallèlement, expose un diptyque dans un lieu singulier, peint comme à un caramel, à savoir: le Kamellebuttek, une maison particulière située à Esch/ Alzette, où niche un atelier d’artistes (celui de Raphael Gindt et Daniel Mac Lloyd) et qui, depuis 2018, s’ouvre à des expos collectives, sans, paraît-il, se prendre au sérieux.


Du coup, voici COronArt, un florilège de 32 plasticiens – que du beau monde (Jean-Marie Biwer, Patricia Lippert, Raoul Ries, Pitt Wagner, Marc Wilwert, Joachim van der Vlugt et j’en passe), toutes disciplines confondues) –, aux créations toutes accouchées pendant le confinement et/ou inspirées par cette période de doute à géométrie variable, selon que prévaut l’absence d’obligations ou de perspective(s).


Les œuvres caracolent à travers les étages, dans les pièces à vivre, entre les meubles, dans les fantasques toilettes et dans les escaliers aussi: c’est d’ailleurs là que Diane Jodes, dérogeant à la gravure, accroche deux portraits d’enfants – qui font du reste partie d’une série de trois (cfr photo) –, basés sur des photos de familles reconfigurées, comme une façon de voyager dans un passé reconnecté au présent. Mais un passé fantasmé, et des visages lisses plantés dans un décor irréel, non sans évoquer la vision et la manière du Douanier Rousseau, avec un trognon de pomme gravitant sous une balançoire et une maison flottant comme un bateau au large d’une plage…


Infos:


Kamellebuttek, 14 rue Marcel Reuland, Esch/Alzette (attention, il n’est pas simple de se garer!): COronArt, 32 regards d’artistes, jusqu’au 10 juillet, les mardis, jeudis et samedis de 14.00 à 19.00h, www.kamellebuttek.lu


Et puisque l’on est à Esch, prenez le temps de descendre jusqu’à l’Annexe 22, container installé par Esch2022 (capitale européenne de la culture) sur la Place de la Résistance (Brillplatz), là où la faiseuse de miroirs Sali Muller capture des étoiles filantes... Installation vidéo à découvrir jusqu’au 12 juin 2021, immersion magique garantie.


En même temps, sachez que la Kulturfabrik (ou Kufa), lieu emblématique eschois, acteur incontournable de la scène artistique grand-ducale et au-delà, redéfinit et réoriente sa vision et ses objectifs sous la forme d’un «plan de développement quinquennal» (2021-2025), résultat «de trois ans de réflexion et de travail participatif», qui défend «une programmation pluridisciplinaire engagée et cohérente» mettant «la création, les artistes et les publics au coeur de son projet».

Ce plan vient d’être présenté par le menu détail, gageons que l’action confirmera les intentions, en soulignant que dans le panorama culturel du pays, en flagrant défaut de connectivité, la Kufa est la seule institution (à ce jour) à investir de tels efforts pour conforter son futur, en conformité avec ses valeurs d’indépendance, d’audace, de collégialité, de société ouverte et bien sûr de créativité, sans oublier… l’humour.


Retour à Dudelange…



Retour à Dudelange, à DKollage, aux ateliers de triage, de récupération, de décapage, de réagrément, de dépeçage, de confection textile ou de transformation d’une caravane désossée en serre par exemple – ateliers ouverts à tous les savoir-faire, à toutes les bonnes volontés surtout, qui ont lieu le samedi de 09.30 à 17.00h (encore les 8 et 15 mai) et pour lesquels vous pouvez vous inscrire sur www.dkollektiv.org/dkollage.


On se questionne sur les grandes vitres de la façade du hall wagonnage, toutes brisées, sur les solutions énergétiques, aussi sur le classement de l’escalier de fer en colimaçon …


En tout cas, le 17 avril, il faisait soleil, et l’ambiance ressemblait à la météo, surtout autour des bacs-jardins censés entourer la future scène, faisant face audit hall wagonnage (photo de Laurent Sturm, membre du Fotoclub Dudelange qui assure la documentation du chantier participatif). Ça charpente, ça cloue, ça isole, les mains et les idées galopent. Il faut que ce soit fin prêt pour le 15 mai, dit Serge Ecker, jour de l’inauguration de la cour (toujours devant le même hall), avec plantation de bouleaux et où devraient être ressuscités d’anciens rails.


Après avoir tant rêvé, tant travaillé – des mois à ficeler des dossiers, à envoyer des demandes et autres courriels –, «c’est vraiment motivant de voir le projet avancer», ajoute Serge. «Chaque samedi, sur le terrain, on voit des gens motivés, contents de pouvoir contribuer et de s’engager avec leurs forces, leurs initiatives ou l’envie d’apprendre et ça fait plaisir tant au niveau du progrès du site que du DKollektiv».


«On a attendu ces jours du «faire ensemble» avec impatience et enfin, on commence à avoir une idée de ce que le lieu deviendra». A savoir: un espace d’utopie(s) possible(s).


Alors, à vos agendas: Prochains rendez-vous participatifs les samedis 8 mai et 15 mai, chaque fois de 09.30 à 17.00h.

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