«C´est en septembre/ Quand l´été remet ses souliers (…) C´est en septembre/ Que je m´endors sous l´olivier»: ça, c’est la version de saison de Gilbert Bécaud. Sinon, ce qui tend à s’endormir, c’est le vert, avec des feuillages qui virent de ton, au jaune effiloché et au brun roussi.
Accessoirement, ce qui ne s’endort pas, pleine période de reproduction oblige, c’est l’araignée, le mâle velu, visibilisé dans sa course à la partenaire, victime potentielle d’un coup d’aspirateur.
A ras de mottes, ce qui ne s’endort pas non plus, et qui est même plutôt tendance à cette heure de l’anti-gaspi, au risque de se courbaturer, c’est le ramassage de ce qui reste au sol après la récolte, une pratique ancestrale, en l’occurrence magnifiée par Jean-François Millet dans son célèbre tableau Les Glaneuses (1857), mais tombée en désuétude après-guerre.
Alors, certes, point de patates dans ma pérégrination du jour, pour autant, en ce septembre, dans le champ des arts, où la récolte s’exhibe déjà généreuse – j’imagine que rien ne vous a échappé du récent Theaterfest, ou fête de rentrée des arts de la scène, ni du jubilé (50e anniversaire) que le Théâtre du Centaure et le TOL s’apprêtent à célébrer de concert (ce sera royal et j’y reviendrai) –, dans le champ, donc, dis-je, j’ai repéré deux glaneuses: Julie (Calbert) et Letizia (Romanini).
La première a grappillé à coups de traces et autres scories la mémoire du site de Montauban-Buzenol (en Gaume), son passé de creuset sidérurgique, translatant le paysage en photos et en objets, la seconde a arpenté les limites du Grand-Duché de Luxembourg, 24 jours durant, au rythme de 5 km/h, racontant son périple d’une sublime façon, par l’installation, le soclage, la photo aussi, et c’est un bijou …
Dans les deux cas, il y a quelque chose de l’ordre d’une fabrique du temps, et de l’exploration des limites du médium photographique tout autant. Belle est ainsi l’occasion de vous balader entre deux lieux, à savoir: le magique Centre d’art contemporain du Luxembourg belge né de secrets conciliabules avec la nature, et le Centre d’art Nei Liicht à Dudelange. Je vous guide ci-après.
Mais, d’abord, un irrésistible arrêt à Esch-sur-Alzette, pour Steel Life, la magnifique expo émotion dédiée à Romain Urhausen, «dont les photographies des années 50 et 60 constituent une collection extraordinaire dans l’histoire de la photographie européenne, entre l’humanisme français et la subjectivité allemande». En l’occurrence, à la galerie Schlassgoart (Pavillon du centenaire/ Arcelor/Mittal), le corpus des œuvres, avec son langage noir et blanc formel et poétique, son empathie souvent, sa facétie parfois, se concentre sur Esch-sur-Alzette et les sites industriels du Bassin minier, en y révélant la vie, le quotidien urbain avec ses «instants décisifs» (visuel ci-dessus: Esch-sur-Azette, années 50-60, Collection CNA), les lieux de travail, les hommes et leurs expressions, le paysage, l’environnement (de l’ARBED) avec ses structures en acier (cfr l’impressionnante série de 1965).
En prime, l’expo (71 photographies, des reproductions d’après tirages originaux, des épreuves gélatino-argentiques réalisées par l’artiste) intègre du mobilier – la célèbre chaise longue à bascule créée pour TECTA (début des années 70) –, des bijoux en métal – «inspirés de l’histoire de l’art moderne comme l’œil de Lee Miller photographiée par Man Ray» – et des sculptures – dont une en tôle compressée réalisée en 1958 –, montrés pour la première fois au public, histoire d’ainsi faire le tour de la palette des talents du créateur prolifique Romain Urhausen (né à Rumelange en 1930, décédé en 2021).
Steel Life s’inscrit dans le cycle d’hommages initié et réalisé par Lët’z Arles en collaboration avec le Centre national de l’audiovisuel (CNA) et Tilly Urhausen, faisant notamment suite au succès de l’expo Romain Urhausen en son temps aux Rencontres d’Arles en 2022.
Succès légitime pour un artiste aujourd’hui exhumé de l’oubli à titre posthume – Romain Urhausen a souffert d’années de relégation, négligé par la «scène» photographique.
Succès amplement mérité pour cet artiste curieux, imaginatif et pionnier, fondu de techniques expérimentales, mais au répertoire humaniste, au regard anticonformiste porté sur le monde, aux cadrages plutôt surréalistes, toujours contrastés – du noir profond habité, troué par des reflets et des épiphanies lumineuses –, attentif à la géométrisation des rapports entre le corps et l’espace, soucieux, en un mot, de «dépasser la représentation classique de la réalité».
Romain Urhausen, une photographie vivante, héritière de Brassaï et de Cartier-Bresson, et d’Otto Steinert (dont il a été l’élève à Sarrebruck, biberonné alors à «l’esthétique subjective»).
Remarquable de qualité (y compris au niveau de l’accrochage, dans l’espace nitescent de la galerie Schlassgoart, toutefois pas simple à trouver, et d’accès brouillé par les travaux du blvrd Grande-Duchesse Charlotte), Steel Life est incontestablement une expo – produite par Lët’z Arles, avec le soutien de ArcelorMittal Foundation Luxembourg, de la Ville d’Esch-sur-Alzette, de la Ville de Rumelange et du CNA – à voir et revoir, fût-ce aussi pour sa charge émotionnelle, jusqu’au 21 octobre 2023. Du mardi au samedi au de 14.00 à 18.00h.
Et je continue mon glanage.
Avant de vous faire rencontrer Julie (à Buzenol) et Letizia (à Dudelange), deux parenthèses pour aérer davantage encore votre regard.
D’abord, une brève immersion dans la réserve naturelle «Ellergronn», à Esch/ Alzette, là, à ciel ouvert, où le collectif CUEVA a semé des œuvres d’une trentaine d’artistes, toutes des installations de bois… peintes en brun orangé (ça a des allures de minium !), certaines aériennes et géométriques, d’autres – des échelles, des fausses portes – posées contre les troncs, sinon, ce sont des ersatz d’habitats, ou des sortes de mikados, dont une construction-passerelle en plein sous-bois (façon Arne Quinze) due à Théid Johanns (visuel ci-dessus) et un assemblage en oursin (ou en rayons) conçu par Gérard Claude.
Parcours inégal, mais qui permet de (re)découvrir le site autrement – du reste, la promenade ne relève aucunement de l’exploit sportif, donc, familles bienvenues – et où un univers fantasque se distingue, intitulé Femina – mot hissé en lettres de bois –, mis en scène par Patricia Lippert et Pascale Behrens, qui, selon le principe du cadavre exquis, ont planté/disséminé des touffes de cheveux, des formes, des objets, tout un bric-à-brac coloré surgi à la fois d’un grimoire et d’une mosaïque de fantasmes.
Land Art, de CUEVA à Ellergronn, ça reste en place (du moins, si les intempéries ne s’en mêlent pas) jusqu’au 2 mars 2024.
Sinon, je tiens à vous rencarder sur les Journées du patrimoine qui célèbrent cette année l'héritage immatériel, le savoir-faire, les gestes et qui auront lieu, au Luxembourg, du 23 septembre au1er octobre.
Le temps d’épingler Empreinte, atelier collectif, spécialisé dans les techniques traditionnelles de la gravure sur cuivre, tel que l'eau-forte, l'aquatinte ou encore le vernis mou, qui ouvre ses portes au grand public le samedi 23 et dimanche 24/09, de 14.00h à 18.00h, à l'atelier, au 276, rue de Rollingergrund (entrée dans la cour à gauche, avec l'aire de jeu pour enfants, entrée libre). Au programme: expo d’estampes et de matrices, démonstrations techniques et workshops!
Portes ouvertes également au Cercle Cité, construit pour rappel entre 1904 et 1905: une invitation à toiser son architecture historique, le Bel-Etage avec ses salles et salons y compris, ce, les 23 et 24/09, de 13.00 à 18.00h, à travers des visites guidées en quatre langues. Aussi pour faire lien entre l’histoire et l’art contemporain, accueil il y a d’un chant, d’un chœur de voix ou, plus exactement, de signaux MIDI synthétisés en voix humaines en vertu d’une technologie mise au point par l’artiste suisse Axel Crettenand. Cette œuvre sonore, immersive, intitulée Chaotic arrangement for 66 voices, va résonner, voyager, traverser les espaces du Cercle deux jours durant, transformant votre visite en expérience (entrée libre).
A deux pas, un autre édifice patrimonial, la Villa Pauly, et un autre raccord entre architecture et art, avec l’expo Guido Oppenheim (1862-1942). Un peintre luxembourgeois à l’affût de la nature. Ainsi un lieu met en lumière une figure artistique méconnue, ainsi un peintre met en valeur des murs et leur devoir de mémoire. Classée monument national, la Villa Pauly, construite dans les années 1920, a servi de quartier général à la Gestapo, la police secrète du régime nazi. Et Guido Oppenheim, né à Luxembourg-Ville, réputé pour ses paysages peints sur le vif, en plein air, fut déporté, en 1942, à l'âge de 80 ans, dans le camp de concentration de Theresienstadt (Terezín), où il meurt peu après. Expo accessible jusqu’au 5 novembre, du mardi au vendredi de 13.00h à 16.30h.
Sinon, à Dudelange, VeWa, ce tiers-lieu devenu espace de création, né dans l’ancien atelier wagonnage, réfectoire et vestiaires du «Bahnbetrieb» de l’usine sidérurgique dudelangeoise, a décidé de mijoter le patrimoine culinaire ouvrier. En fait, le 30 septembre, la conviviale manifestation A table (visuel ci-dessus) entend raviver ce temps où les travailleurs de la sidérurgie «mangeaient sur le pouce, souvent au pied des machines ou grignotaient plusieurs fois par jour sans s’arrêter de travailler».
C’est ce que raconte GUDDEN APPETIT, ouvrage publié en 2021 par DKollektiv et FerroForum, «qui réunit des témoignages, anecdotes et recettes d’anciens travailleurs de la métallurgie autour de leurs habitudes alimentaires». Et c’est cet héritage qui sera mis en valeur lors du diner participatif du 30/09, autour d’un four à bois, le public étant invité à élaborer «les plats des anciens, partagés sur le pouce ou en famille».
Une fois le public attablé, 4 invités partageront leurs souvenirs autour des traditions culinaires d'ici et d'ailleurs, le tout délicieusement orchestré par la comédienne Pascale Noé Adam.
Quand? Samedi 30 septembre à partir de 18.00h. Où? Au VEWA, 4 place Thierry Van Werveke, Dudelange. Tout public. Entrée gratuite - réservation obligatoire à info@cnci.lu
Je serais tentée d’ajouter ici, tant qu’à parler de lieu désaffecté artistiquement investi, que la 8e édition de FUELBOX, plateforme gratuite pour jeunes talents et créateurs confirmés mélangés, s’installera (temporairement, c’est le concept) dans un immeuble industriel sur le site de Paul Würth, au 32 rue d’Alsace, Luxembourg-Gare, du 22 septembre au 8 octobre, tous les jeudis aux dimanches de 14.00 à 19.00h – vernissage (80 artistes présents) ce 21/09, à 17.00h.
Mais, puisqu’on est à Dudelange, restons-y, en compagnie de Letizia Romanini.
C’est clair, 5 km/h est un bijou. Le titre à lui est seul est un poème, dédié à la marche, cette itinérance perméable aux sens, affûteuse de regard et soluble dans une respiration bienveillante. Et dans sa fabrication et sa monstration au Centre d’art Nei Liicht, 5 km/h est un bijou d’une maîtrise formelle singulièrement inventive, d’une esthétique désarmante et d’un potentiel narratif chavirant. C’est beau, c’est sensible, techniquement impeccable et, au-delà d’une posture d’artiste, c’est le manifeste d’un autre rapport, ni autoritaire ni conquérant, au monde des hommes et de l’art.
C’est qu’un jour de 2021, dans le post-Covid, partant d’Esch-sur-Alzette où elle a grandi, la menue, vive et attachante Letizia, l’artiste Romanini méticuleuse et attentive à l’environnement, s’est mise en route… à pied. Avec pour objectif de faire le tour du pays, en totale autonomie, «avec tente et repas sur le dos». A son rythme, 5 km/h, elle met 24 jours pour boucler les 356 kms, «trois frontières, quatre pays», de son périple. Et chemin faisant, elle collecte… des riens, des fragilités naturelles, des pailles et branchages, ou des résidus artificiels, rien qui pèse dans le sac à dos, du pas grand-chose mais précieux de sens et porteur d’histoires: encore s’agit-il de les faire surgir/advenir, de les donner à voir, de révéler «ce qui se trouve être couvert».
Et donc, ces petites choses glanées, Letizia les a photographiées – c’est du reste sa première expérience dans le médium. Et de retour dans l’atelier, à coups d’agrandissements, d’extractions et de superpositions, la photo de changer de nature, et Letizia d’inventer une mise en scène de l’image (qui parfois se confond au papier peint), une vaste et magnétique installation de diverses matérialités, à plusieurs niveaux de lecture, où il est question certes d’une autre expérience de la marche mais aussi de rendre visible la vulnérabilité des «choses», tout comme de rendre perceptible le temps, celui que chaque «objet» raconte intimement et celui qui mesure le chemin parcouru par l’artiste – sachant, de toutes les façons, que le cheminement, c’est une incubation, non pas une destination.
Au final, 5km/h est un univers tout à la fois concret et imagé, trouvé et fabriqué, sculptural et dessiné, qui enveloppe le visiteur, et l’interpelle. Explications en 4 exemples.
D’entrée, il y a Born 10h42, un format photographique traité comme une peinture, une nature morte, avec une bâche soigneusement pliée, brossée par la lumière, qui ne trahit pas le drame qu’elle a vécu, à savoir: les inondations (visuel ci-dessus).
Et puis, il y a Timestepping, 24 languettes en métal – 24 pour 24 jours –, agencées en arc de cercle et chacune partiellement laquée en vert, le niveau (de) vert fonctionnant comme un marqueur… du nombre de pas effectués sur la journée (le plus haut niveau vert dit que, ce jour-là, Letizia a fait 28.000 pas !).
Aussi il y a l’étonnante série Lux Field, qui traduit en (cinq) marqueteries de paille le relief d’un paysage photographié.
Enfin, il y a Nomenclature, un dessin métallique, un cerceau agrippé au mur, avec, déclinées tout autour (au moyen de minuscules tiges en laiton), les petites trouvailles et traces récoltées par l’artiste, dont des scories (peintes en bleu), des bouts d’aluminium (naufrages d’une voiture calcinée), des morceaux d’écorce d’arbre et d’infimes brindilles de vignes séchées, si fragiles qu’elles ont été coulées en fonte de bronze… et «d’ainsi devenir immortelles». «L’idée de base, c’est le tout petit, le laissé-pour-compte, qu’il s’agit de sublimer, du coup, il devient grand… et fait partie d’un tout. Le cercle signifie boucler la boucle… tout en représentant/concrétisant le périple».
5 km/h, c’est un chant, et Letizia, une incarnation de «l’émotion Terre».
Impossible de quitter Dudelange sans aussi transiter par le Centre d’art Dominique Lang. Qui accueille une autre artiste femme, Suzan Noesen, dont l’expo How To Cut a Apple me laisse un peu sur ma faim. En gros, à l’étage, une rotonde en soie rose, un arbre imaginaire habité, comme la caverne de Platon, par des projections d’ombres et de portraits. Au rez-de-chaussée, des vidéos portraiturant des femmes qui s’appliquent à éplucher une pomme, celle de la discorde, celle du péché originel (le fruit défendu), celle du savoir et celle, tout aussi symbolique, de la féminité et de la volupté. Suzan parle d’identité, de corps et d’épistémologie. Il m'a toutefois manqué de quoi me convaincre et me transporter...
Les deux expos restent accessibles jusqu’au 12 novembre (du mercredi au dimanche, de 15.00 à 19.00h).
Il est désormais grand temps de pousser nos pas jusqu’à Buzenol.
Du site de Montauban-Buzenol, entre forêt, étang et ruines d’un creuset métallurgique, est né «un parfait creuset pour l’art», à savoir: le Centre d’art contemporain du Luxembourg belge (CACLB) – qui regroupe l’Espace d’expo René Greisch, une structure de containers maritimes vitrés superposés, et un petit bâtiment blanc appelé «Bureau des forges» – dont je vous parle régulièrement. Et dont l’expo d’automne s’intitule précisément Creuset. S’y collent trois artistes glaneurs.
D’abord, Rokko Miyoshi, qui, au 2e étage de l’Espace René Greisch notamment, questionne le statut et la valeur de l’œuvre d’art, dans le sillage des désormais célèbres ready-mades initiés par Marcel Duchamp, en vertu de quoi un objet banal, utilitaire, est élevé au rang d'objet d'art par le seul choix d'un artiste, sinon par le seul dispositif de présentation: la vitrine ou l’accrochage. Et c’est ainsi, toisant notre monde de consommation culturelle sans hiérarchie et de production/marchandisation artistique, que Rokko étale dans une vitrine des contenants de différentes époques – une céramique antique de la vallée de l’Indus à côté d’une boîte en métal du XIXe siècle – et qu’il installe dans l’espace des racks industriels destinés au transport, pour finir par suspendre au mur une palette de bois, aussi typique d’une unité de transport.
Et puis, il y a les deux Julie. Julie Krakowski et Julie Calbert – l’une au premier étage de l’Espace Greisch, l’autre principalement dans le Bureau des forges. C’est par elles que la poésie fait œuvre.
En amont, pour toutes deux, immersion dans le site il y a eu. Et toutes deux brassent des notions d’origine(s), de paysage, de mémoire.
Avec Julie Krakowski, qui a troqué le métal pour le verre, l’installation est… aquatique, des formes (en verre filé ou soufflé) surgissant comme des amibes ou autres étranges créatures dotés de longs poils de couleur, proliférant en une jolie chorégraphie sur une large plage de cuivre, laquelle, idéalement étendue devant la baie vitrée, réservoir lumineux des reflets du paysage avec ses feuillages, donne magiquement l’illusion d’une eau, d’une mer de jadis, mère disparue de la vie (visuel ci-dessus, photo: J. Roland).
Avec Julie Calbert, l’univers est à la fois souterrain/géologique et intersidéral/cosmique. Tout part du glanage, surtout de scories, témoins du passé industrieux du site. Que l’artiste photographie, en argentique, puis selon divers procédés de solarisation. Donc, du noir & blanc – tirages hantés par des charbons quasi anthropomorphes, qui évoquent tout autant des météorites – et du plan monochrome – impression digitale sur papier peint: deux versions du «mouvement du temps sur les choses», parfois disposées côte-à-côte en un yo-yo «entre matérialité sensible et réalité virtuelle».
Un yo-yo que Julie Calbert explore par ailleurs en convertissant dans la céramique les scories, minéraux et autres fragments de ruine qu’elle a prélevés. Autant de petits objets vernissés qu’elle dispose sur une table comme une galaxie, ou qu’elle fait coexister avec les photos comme pour proposer une nouvelle cosmologie. Calbert, c’est un aller-retour entre décombres et rêves.
Infos: CACLB, Creuset, jusqu’au 22 octobre –- les samedis et dimanches de 14.00 à 18.00h ou sur rendez-vous, tél.: + 32. (0) 63.22. 99. 85, www.caclb.be
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